01 avril 2008
Pierre Macherey: Marx 1845 - Les "thèses" sur Feuerbach
"S’intéresser aux thèses sur Feuerbach, les lire au sens fort du terme, pour leur faire dire le maximum de ce qu’elles peuvent énoncer, tout en évitant le risque à tout moment menaçant de la surinterprétation, ce n’est pas attendre qu’elles délivrent un message dont la teneur achevée puisse être pour toujours enregistrée et consommée, mais c’est plutôt y voir le témoignage d’un véritable acte de pensée, qui tire de ses incertitudes la force d’avancer, à ses risques et à ses frais, dans une direction non préalablement fixée, et qu’il vaut la peine de prendre au mot. C’est précisément ce que je me suis proposé : saisir ces « thèses » au vif de leur(s) mot(s), et par là, peut-être, arriver à mieux comprendre ce que parler et penser veulent dire, lorsqu’ils sont pratiqués au point de leur plus haute tension, dans une perspective qui, dirait peut-être Marx, ne soit pas seulement d’interprétation, mais aussi de transformation et de réel changement."
Pierre Macherey enseigne la philosophie à l’université de Lille-III. Il a notamment publié Lire le Capital, en collaboration avec L. Althusser, é. Balibar, R. Establet et J. Rancière, Maspero, Paris 1965 (rééd. PUF, Paris, 1996) et Avec Spinoza, PUF, Paris, 1992.
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