(avec la collaboration de Laurence Allard)
Un des événements majeurs des dernières échéances électorales en France a sans doute été l'entrée d'Internet en politique. Comment expliquer ces phénomènes au-delà de l'approche quantitative et des catégories héritées de l'étude des médias de masse ?
Loin d'être le fruit une génération spontanée qui ne devrait son succès qu'aux qualités intrinsèques et d'une vision réifiée d'un outil technologique et d'un média, l'entrée d'Internet en politique est la résultante d'un long travail d'élaboration et d'expérimentation technologiques, politiques et même esthétiques mené conjointement par des activistes, des techniciens et des artistes à travers le monde depuis quelques décennies. Internet ne se contente pas d'être un outil de "réenchantement de la démocratie". Ce dispositif médiatique, cette machine au sens guattarien du terme, architecture, design des causes, des formats de prise des paroles, des répertoires d'action renouvelés. Dans ce cadre, chacun le sent bien : la politique au sens traditionnel ne sortira pas indemne de sa confrontation avec Internet, de la même manière qu'elle n'est pas sortie non plus indemne de sa confrontation avec l'apparition de l'imprimerie, des médias de masse, etc.
Considéré par ceux qui en ont été les premiers lecteurs comme "étant à Internet ce que furent à la sociologie urbaine les premiers travaux de l'École de Chicago", Devenir média, croise des apports de la science politique et de la communication, de la sociologie pragmatique et des théories critiques de l'action collective. Cette véritable somme s'attache à récapituler les grandes étapes de l'activisme sur Internet au cours des dix dernières années dans différentes régions du monde et à les situer dans leurs héritages historiques, du cinéma expérimental aux expériences des radios pirates en passant par les tactical media.
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