02 avril 2010

Ecoutez Gayatri Chakravorty Spivak sur France-Culture

Le 5 avril, de 16h30 à 17h, un entretien avec Gayatri Chakravirty Spivak sera diffusé dans l'émission de Jacques Munier et Tewfik Hakem "A plus d'un titre" (http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/aplusduntitre/)

01 mars 2010



Comment comprendre le «doux pouvoir» (soft power) que mobilisent nos sociétés mass-médiatiques pour conduire nos conduites, pour nous gouverner ? Comment en infléchir les opérations pour en faire des instruments d’émancipation ?

Pour tenter de répondre ensemble à ces questions, les éditions Amsterdam vous convient à une rencontre autour de l'ouvrage d'Yves Citton,
Mythocratie.
Storytelling et imaginaire de gauche en présence de l'auteur ainsi que de Frédéric Lordon (économiste, directeur de recherche au CNRS) et de Laurent Bove (philosophe, université de Picardie Jules Vernes). Jeudi 4 mars à 20h à la librairie Le Genre Urbain 30, rue de Belleville 75020 Paris (métro Belleville)

Amicalement,
Les éditions Amsterdam

21 janvier 2010

Gayatri Chakravorty Spivak à Paris !

Chers amis,

La philosophe Gayatri Chakravorty Spivak (université de Columbia) est de passage à Paris le 25 janvier.

Deux rencontres sont organisées :

à 15 heures,
rencontre avec Etienne Balibar (université Paris X - Nanterre),
"Femmes, langage, culture et politique à l'heure de la mondialisation postcoloniale",
à la librairie Le Merle Moqueur
51, rue de Bagnolet
75020 Paris (Mo Alexandre Dumas)

à 19 heures,
"Paroles subalternes. Politique culturelle du féminisme et du postcolonialisme", rencontre animée par Eric Fassin (ENS).
Grande Salle de l'Ecole normale supérieure
48, boulevard Jourdan
75014 Paris (Mo Porte d'Orléans ou Cité universitaire)

Ces rencontres seront l'occasion de revenir sur la parution récente en France de deux des ouvrages de G. C.Spivak :


Les subalternes peuvent-elles parler ?*
aux Editions Amsterdam

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et
En d'autres mondes, en d'autres mots*
aux Editions Payot
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Nous vous attendons nombreux,
L'équipe des Editions Amsterdam


* Les subalternes peuvent-elles parler est l'un des textes de la critique contemporaine et des études postcoloniales les plus discutés dans le monde depuis 25 ans. Le nombre de commentaires, de critiques et de recherches qu'il a suscité n'a d'égal, dans son domaine, que celui des écrits d'Edward Said et de Homi Bhabha.

* Au croisement de l'histoire, de la critique littéraire, de la sociologie et de la philosophie, En d'autres mondes, en d'autres mots propose plusieurs essais qui offrent autant de contributions majeures dans les domaines de la théorie littéraire, des cultural studies, du féminisme et du postcolonialisme.

12 novembre 2009

Écoutez Jacques Rancière, à propos de Et tant pis pour les gens fatigués.Entretiens, le 13 novembre 2009, de 11h30 à 14h00 dans l'émission Zones d'attraction, présentée par Charlotte Hess et Valentin Schaepelynck sur Radio Libertaire (89.4)

ZONES D'ATTRACTION
Une émission présentée par Charlotte Hess et Valentin Schaepelynck sur RADIO LIBERTAIRE (89.4)

Le vendredi de 11h30 à 13h (ts les 15 jours). Contact radio : radio@zonesdattraction.org

Ecoute en direct :
http://ecoutez.radio-libertaire.org:8080/radiolib.m3u
Ecoute en différé :
www.zonesdattraction.org - Rubrique Symphilosophie

04 novembre 2009

rencontre avec Jacques Rancière


Vendredi 6 novembre à 19h30,

la librairie Atout livre (203 bis av. Daumesnil 75012 Paris, métro Daumesnil) reçoit Jacques Rancière autour de Moments politiques [La fabrique] et Et tant pis pour les gens fatigués [Editions Amsterdam].


Moi j'y serais, et vous ?


06 octobre 2009

Jacques Rancière dans Zones d'attraction

Écoutez Jacques Rancière à la radio, à propos de Et tant pis pour les gens fatigués.Entretiens, le 13 novembre 2009, de 11h30 à 14h00 dans l'émission Zones d'attraction, présentée par Charlotte Hess et Valentin Schaepelynck sur Radio Libertaire (89.4)

Pour en savoir plus sur l'émission, cliquez ici.

01 octobre 2009

Vient de paraître


Maurizio Lazzarato


Expérimentations politiques


Dans ses précédents livres, Maurizio Lazzarato s’était attaché à proposer une analyse socio-économique du conflit des intermittents, afin de mettre au jour son potentiel de subversion et de critique radicales du paradigme néolibéral du capitalisme contemporain.

Afin de saisir ce que la grille socio-économique laisse inévitablement échapper, il met ici en œuvre pour analyser ce conflit d’autres approches – dont la critique sociale en France n’a pas encore bien mesuré la pertinence politique et la fécondité heuristique : celles qu’ont élaborées, au cours des années 1960 et 1970, Michel Foucault, Gilles Deleuze, Félix Guattari ou encore Michel de Certeau, mais aussi les intuitions et les anticipations de Marcel Duchamp et de Franz Kafka sur ce qu'on pourrait appeler un « nouveau partage du sensible ».

Dans la « grande transformation » que nous sommes en train de vivre, il s’agit d’appréhender la difficulté qu’il y a à articuler l’analyse et les modes d’organisation fondés sur les grands dualismes du capital et du travail, de l’économie et du politique, avec l’analyse et les modes d’organisation expérimentés à partir des années 1968, selon une logique de la multiplicité, qui agit souterrainement, transversalement et à côté desdits dualismes.

Ce livre voudrait ainsi contribuer à tracer et à travailler quelques pistes pour remédier à l’impuissance qui découle de cette difficulté – qui est aussi une impasse politique.


Nota bene : les éditions Fulenn ont publié en 2007 un ouvrage de Pascal Nicolas-Le Strat intitulé également Expérimentations politiques. On trouvera sur le site des éditions Fulenn (www.fulenn.fr) et sur le site de Pascal Nicolas-Le Strat (www.le-commun.fr) une présentation de ce livre, dont on pourra lire par ailleurs de larges extraits sur le site "La-coop.org, Penser, travailler & produire en commun" (www.la-coop.org).

Editions Amsterdam tient à remercier Pascal Nicolas-Le Strat et les éditions Fulenn pour avoir bien perçu dans la reprise de ce titre l'expression d'une heureuse communauté de vues et de questions.
- Pour lire la présentation de Expérimentation politiques de Pascal Nicolas-Le Strat sur le site des éditons Fulenn, cliquer ici.
- Pour lire la présentation de Expérimentation politiques de Pascal Nicolas-Le Strat sur le site Le-commun.org : cliquer ici.
- Pour lire des extraits de Expérimentation politiques de Pascal Nicolas-Le Strat sur le site La-coop.org : cliquer ici.

30 septembre 2009

4 rencontres !



AUJOURD'HUI (30 septembre 2009) : Venez écouter Jacques Rancière à 19h30 à l'université américaine de Paris (31 avenue Bosquet, 75007 Paris), à l'occasion de la parution de Et Tant pis pour les gens fatigués (Editions Amsterdam) et Politique de l'esthétique (Editions Archives contemporaines).

DEMAIN (1er octobre 2009) : Venez écouter André Schiffrin, éditeur américain de Hard Times de Studs Terkel, à la Librairie Le Genre Urbain (19h, 30 rue de Belleville, 75020 Paris).

LE 8 OCTOBRE : Rencontre avec Jacques Rancière à la Librairie Le Merle Moqueur (19h, 51 rue de Bagnolet, 75020 Paris).

Le 6 NOVEMBRE : Editions Amsterdam et La Fabrique organise une rencontre avec Jacques Rancière à la librairie Atout Livre (19h30, 203 bis avenue Daumesnil, 75012 Paris).

15 septembre 2009

La rentrée d'Amsterdam : Rancière et Terkel


Studs Terkel

Hard Times
Histoires orales de la Grande Dépression

Traduction de Christophe Jaquet

Hard Times, sans doute le plus grand livre d’histoires orales de Studs Terkel, nous fait revivre, à travers des centaines d’entretiens, les souvenirs de ceux qui ont traversé la Crise de 1929 et la Grande Dépression. Comment s’en sont-ils sortis, quelle empreinte la Grande Dépression a-t-elle laissée sur leurs vies, quelles leçons en ont-ils tirées ? Du krach de 1929 aux luttes syndicales, de la difficulté de la vie paysanne aux conséquences du New Deal, la diversité des expériences et des points de vue exprimés dessine un monde complexe, marqué par la précarité et la solidarité. À maints égards, il évoque celui dans lequel nous entrons aujourd’hui.

« Hard Times n’est pas une « reconstitution » de l’époque de la Grande Dépression, Hard Times ne transforme pas cette époque en objet du passé, en objet d’histoire – Hard Times, c’est cette époque elle-même, son parler, son atmosphère, ses histoires tragiques et comiques. Quiconque souhaite savoir où nous en étions alors et comment nous sommes parvenus là où nous sommes aujourd’hui doit impérativement lire ce livre. » (Arthur Miller)

« Un livre bouleversant et prophétique » (Livre Hebdo, 9 septembre 2009)

La présente édition est accompagnée d’une sélection des photographies de Dorothea Lange sur l’Amérique de la Grande Dépression réalisées pour la Farm Security Administration.

Louis « Studs » Terkel (1912-2008) s’est rendu célèbre aux États-Unis comme journaliste de radio et comme auteur de nombreux ouvrages d’histoires orales, tous publiés par l’éditeur André Schiffrin. C’est l’une des grandes figures de la gauche radicale américaine au XXe siécle.
Deux de ses ouvrages sont disponibles en français chez Éditions Amsterdam : Working,
Histoires orales du travail aux États-Unis et « La Bonne Guerre », Histoires orales de la seconde guerre mondiale (prix Pulitzer 1984).



Jacques Rancière

Et tant pis pour les gens fatigués
Entretiens

Loin d’être accessoire, la réalisation d’entretiens fait partie intégrante du travail de Jacques Rancière. D’entretien en entretien, Rancière s’est toujours attaché à commenter et à expliciter son parcours et ses interventions en en exposant les inflexions et les continuités ; à opérer un travail de définition, de redéfinition et de démarcation par rapport à d’autres interventions théoriques ; à montrer le caractère indissociable de ses textes sur la politique, l’esthétique, l’art, le cinéma et la littérature ; à apporter des réponses aux objections et interrogations soulevées par ses écrits. Sorte de cartographie en mouvement de la pensée de Jacques Rancière, ce recueil, qui contient notamment des entretiens difficilement accessibles ou inédits en français, constitue un outil indispensable pour tous ceux qui s’efforcent de définir les termes d’une politique démocratique radicale aujourd’hui.

Jacques Rancière est professeur honoraire de philosophie à Paris-VIII. Il est notamment l’auteur de La Nuit des prolétaires, Le Philosophe et ses pauvres, Le Maître ignorant, Aux bords du politiques, Les Noms de l’histoire, La Mésentente, Arrêt sur histoire, La Parole muette. Essai sur les contradictions de la littérature, Le Partage du sensible, La Fable cinématographique, L’Inconscient esthétique, Le Destin des images, Malaise dans l’esthétique, La Haine de la démocratie, Politique de la littérature, et Le Spectateur Le Spectateur émancipé.


28 mai 2009

Autour de Femmes publiques, ce dimanche

Rencontres
ethnologie


Printemps 2009

En présence d’auteurs de livres d’ethnologie sur des questions contemporaines, en France ou ailleurs.
Dans une période qui conjugue le refus de la différence et l’exaltation de la diversité, la démarche ethnologique consiste à aller à la rencontre d’autres, proches ou lointains, pour en comprendre la réalité.
Elle offre un regard décalé sur le monde, à la fois au plus proche du terrain et présentant la distance de l’analyse et de la comparaison.

Dimanche 31 mai 2009 à 17h
Femmes publiques
Les féminismes à l’épreuve de la prostitution
par Catherine Deschamps et Anne Souyris
éd. Amsterdam, 2008

Dans ce livre, les auteures ne se prononcent pas pour ou contre la prostitution, mais souhaitent comprendre ce qui apparaît incompréhensible : la désolidarisation, ces dernières années, en particulier en France, des féministes avec les personnes prostituées. C’est au fond une mise à l’épreuve des féminismes qui est ainsi proposée à l’aune de la prostitution. Il s’agit à partir d’un état des lieux des forces en présence, de la situation sur le terrain et des législations en vigueur, de penser la possibilité d’une nouvelle alliance entre les différents courants féministes et les prostitué-es — alliance qui n’évacuerait ni aspérités ni paradoxes, mais qui chercherait, dans une perspective pragmatique, à renforcer par la réduction des risques la capacité d’agir des personnes concernées afin qu’elles puissent ½uvrer à leur propre émancipation. On trouvera ainsi dans ce livre un manifeste engagé en faveur de cette nouvelle alliance, mais aussi un essai informé qui permet de faire le point sur les réalités et les savoirs sur la prostitution.

La séance sera suivi d’un pot amical ouvert à tous



Lieu :
Librairie Le Merle Moqueur
51 rue de Bagnolet. 75020 Paris.
Métro Alexandre Dumas ; Bus ligne 76
http://www.lemerlemoqueur.fr/

Animé par Laurent Bazin
Association française des anthropologues
http://www.afa.msh-paris.fr

25 mai 2009

Venez voir Judith Butler !

Quatre opportunités de rencontrer Judith Butler :

Deux conférences à l'Ecole normale supérieure :


lundi 25 mai

« Appréhender une vie - une confrontation avec la reconnaissance »

18h-20h30, Ecole normale supérieure, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris, salle Dussane.


Jeudi 28 mai


« Compter les morts de guerre »

18h-20h30, Ecole normale supérieure, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris, salle Dussane.

Ces deux conférences s’inscrivent dans le cycle des Grandes Conférences de l’Ecole normale supérieure. Elles seront données en français et constituent des textes originaux de J. Butler, dans le sillage de son dernier livre, Frames of War, paru ce mois-ci chez Verso.



Une rencontre/débat, au Centre Pompidou :

le mercredi 27 mai,

« Trouble dans la parenté » , avec Avital Ronnell (dans le cycle « Selon Avital Ronell »)

19h30, Grande Salle




Et enfin, piqûre de rappel,


Une Rencontre à la librairie Le Comptoir des mots

239, rue des Pyrénées, 75020 Paris, le lundi 1er juin à 20h.

20 mai 2009

Judith Butler au comptoir des mots

Le lundi 1er juin, la librairie Le Comptoir des mots ( 239, rue des Pyrénées - 75020 Paris - M°Gambetta) accueillera Judith Butler, pour discuter, entre autres, de son livre Ces Corps qui comptent.

Venez donc nombreux !

Vient de paraître


Voici, pour la première fois en français dans une traduction rigoureuse, accessible à un large public, un des textes de la critique contemporaine et des études postcoloniales les plus discutés dans le monde depuis vingt-cinq ans. Texte problématique et polémique, à l’écriture vigoureuse, il a démontré depuis sa première publication, par le nombre de commentaires, de critiques et de recherches qu’il n’a pas cessé de susciter, une productivité peu commune, qui n’a d’égale peut-être dans son domaine que celle des écrits d’Edward Said et de Homi Bhabha.

« En suivant un parcours nécessairement sinueux, cet essai partira d’une critique des efforts déployés actuellement en Occident [notamment par Gilles Deleuze et Michel Foucault] visant à problématiser le sujet, pour aboutir à la question de la représentation du sujet du Tiers-Monde dans le discours occidental. Chemin faisant, l’occasion me sera donnée de suggérer qu’il y a en fait implicitement chez Marx et Derrida un décentrement du sujet plus radical encore. J’aurai de plus recours à l’argument, qui surprendra peut-être, selon lequel la production intellectuelle occidentale est, de maintes façons, complice des intérêts économiques internationaux de l’Occident. Pour finir, je proposerai une analyse alternative des rapports entre les discours de l’Occident et la possibilité pour la femme subalterne de parler (ou la possibilité de parler en son nom). Je tirerai mes exemples spécifiques du cas indien, à travers la discussion approfondie du statut extraordinairement paradoxal de l’abolition par les Britanniques du sacrifice des veuves. » (Gayatri Chakravorty Spivak)

Gayatri Chakravorty Spivak est directrice de l’Institute for Comparavative Literature and Society de Columbia University. Elle a traduit en anglais De la grammatologie de Jacques Derrida et de nombreux récits de l’écrivaine Mahasweta Devi ; elle a dirigé avec Ranajit Guha une anthologie, préfacée par Edward Said, des écrits de l’école historique indienne des subaltern studies ; et elle est
l’auteure, notamment, de In Other Worlds. Essays in Cultural Politics ; Outside in the Teaching Machine ; A Critique of Postcolonial Reason: Toward a History of the Vanishing Present ; Death of a Discipline ; et de Other Asias ; ainsi que la co-auteure de plusieurs recueils d’entretiens et d’un dialogue avec Judith Butler, L’Etat global.

19 mai 2009

Pierre Macherey à Sauramps, à Montpellier

Pierre MACHEREY
Marx 1845, les “thèses” sur Feuerbach


Les philosophes ont seulement interprété le monde de diverses manières, ce qui compte, c’est de le transformer.
Karl Marx, 11e thèse sur Feuerbach.

Pour son quatorzième épisode de la Fabrique de philosophie, la librairie Sauramps, en partenariat avec le Département de philosophie de l’Université Montpellier III, reçoit Pierre Macherey, à l’occasion de la parution aux éditions Amsterdam de Marx 1845, les “thèses” sur Feuerbach.

Présentation puis discussion avec Olivier Tinland, maître de conférence à l’Université Montpellier III (qui vient de publier “L’Individu” chez Vrin).


Vendredi 29 mai 2009, Entrée libre

- A 19h00 : Conférence du philosophe Pierre Macherey à propos des “thèses” sur Feuerbach. Présentation et discussion avec Olivier Tinland, maître de conférence à l’Université Montpellier III.
Auditorium du musée Fabre - 39, bd Bonne Nouvelle - Esplanade

10 avril 2009

conférence-débat avec Pierre Macherey

La Librairie Sauramps et le département de philosophie de l'université Montpellier 3 vous invite à une conférence-débat avec Pierre Macherey dans le cadre de La Fabrique de philosophie.

La conférence aura lieu le vendredi 29 mai, à 19h, à l'auditorium du musée Fabre, à Montpellier (13 rue Montpelliéret).

23 mars 2009

Vient de paraître


Judith Butler

Ces corps qui comptent. De la matérialité et des limites discursives du « sexe »

Traduction de Charlotte Nordmann

256 p.

15 cm X 23.5 cm

22 €

Judith Butler opère dans Ces corps qui comptent une reformulation de ses vues sur le genre en répondant aux interprètes de son précédent livre, qui y voyaient l’expression d’un volontarisme (on pourrait « performer » son genre comme on joue un rôle au théâtre, on pourrait en changer comme de chemise) et d’un idéalisme (le genre ne serait qu’une pure construction culturelle ou discursive, il n’y aurait pas de réalité ou de substrat corporel derrière le genre). Selon l’auteure, la prise en compte de la matérialité des corps n’implique pas la saisie effective d’une réalité pure, naturelle, derrière le genre : le sexe est un présupposé nécessaire du genre, mais nous n’avons et n’aurons jamais accès au réel du sexe que médiatement, à travers nos schèmes culturels. Autrement dit, le sexe, comme le genre, constitue une catégorie normative, une norme culturelle, donc historique, régissant la matérialisation du corps. Il importe dans cette perspective de souligner que le concept de matière a une histoire, et qu’en cette histoire sont sédimentés des discours sur la différence sexuelle. Or, si certains corps (par exemple les corps blancs, mâles et hétérosexuels) sont valorisés par cette norme, d’autres (par exemple les corps lesbiens ou noirs) sont produits comme abjects, rejetés dans un dehors invivable parce qu’ils ne se conforment pas aux normes. À travers une reprise critique du concept foucaldien de « contrainte productive », Judith Butler va, loin de tout volontarisme, s’efforcer de ressaisir la façon dont les corps, informés par des normes culturelles, peuvent défaire ces normes et devenir le lieu d’une puissance d’agir transformatrice. Cette réflexion sur la matérialité des corps et les limites discursives du sexe est donc indissociablement épistémologique et politique.

Extrait : « Il est bien sûr nécessaire d’énoncer aussi clairement que possible que le théoricien n’est absolument pas obligé de choisir entre, d’une part, la présupposition de la matérialité et, d’autre part, sa négation. [...] Problématiser la matière des corps peut sans doute entraîner la perte de certaines de nos certitudes épistémologiques, mais ne peut aucunement être assimilé à une forme de nihilisme politique. [...] Cette déstabilisation de la « matière » peut être envisagée comme l’ouverture à de nouvelles possibilités, à de nouvelles manières pour les corps de compter [to matter]. »

Judith Butler enseigne à l’université de Californie (Berkeley). Elle est entre autres l’auteure de Trouble dans le genre (La Découverte), du Pouvoir des mots (Éditions Amsterdam), d’Humain, inhumain : le travail critique des normes (entretiens, Éditions Amsterdam) et de Défaire le genre (Éditions Amsterdam).

11 mars 2009

Editions Amsterdam au Salon du Livre de Paris

Les Éditions Amsterdam et La Revue Internationale des Livres et des Idées seront présentes au
Salon du livre de Paris 2009

Venez nous rendre visite sur le stand de la Région Île-de-France (G 76) du vendredi 13 mars au mercredi 18 mars 2009.


Le mardi 17 mars, de 11h00 à 12h00

Les Éditions Amsterdam organisent une rencontre-débat sur le thème :

Réformer les prisons, mission impossible ?

Alors qu’un projet de réforme pénitentiaire doit être examiné dans les mois à venir, l’actualité est rythmée par les drames (suicides, meurtres) et par le scandale permanent des conditions de détention dans des établissements vétustes et surpeuplés. Comment en est-on arrivé là ? Comment peut-on en sortir ?

Avec la présence de :

- Laurent Bonelli, est chercheur en science politique à l’université Paris-X. Il est l’auteur de La France qui a peur. Une histoire sociale de l’insécurité.
- Gilles Chantraine, sociologue, est notamment l’auteur de Par-delà les murs. Expériences et trajectoires individuelles en maison d’arrêt (Paris, PUF-Le Monde, 2004), et de 80000 détenus en 2017 ? Réforme et dérive de l’institution pénitentiaire (Amsterdam, sept 2008). Il est aussi membre du comite de rédaction de la revue Vacarme.
- Jean Berard, historien, a participé a la rédaction du Rapport sur les conditions de détention, et est l’auteur de 80000 détenus en 2017 ? Réforme et dérive de l’institution pénitentiaire (Amsterdam, sept 2008).
- Grégory Salle, est chargé de recherche au CLERSÉ (CNRS/ Lille-1). Il est l’auteur de La Part d’ombre de l’État de droit. La question carcérale en RFA et en France (1968-2008), à paraître en 2009 aux éditions de l’EHESS.

Venez nombreux, et n’hésitez pas à faire circuler cette information.

Bon salon à vous !

L’équipe d’Éditions Amsterdam et de la RiLi.

Pour toutes les informations pratiques relatives au salon : www.salondulivreparis.com

Informations pratiques

Lieu:
VIPARIS – Porte de Versailles – Pavillon 1Paris 15ème

Dates et horaires :
Du vendredi 13 mars au mercredi 18 mars 2009Vendredi 13, samedi 14 et dimanche 15 mars : 9h30-20h00Lundi 16 : 9h30-18h30 (Journée professionnelle)Mardi 17 : 9h30-22h00 (Nocturne)Mercredi 18 : 9h30-17h00

Accès à Porte de Versailles:

En transport :Métro : Ligne 12 / Porte de Versailles - Ligne 8 / BalardTramway: Ligne T3, arrêt Porte de Versailles Bus: lignes 39 - 80, station Porte de VersaillesTaxis: Taxis G7 : 01 47 39 47 39 / Taxis bleus : 0 891 70 10 10 / Alpha taxi : 01 45 85 85 85Velib': Station Velib' n° 15061 - 12 square Desnouettes / Station Velib' n° 15049 - 2 rue Ernest Renan / Station Velib' n° 15048 - place Amédée Gordini Parking: Boulevard Victor – Avenue de la Porte de la Plaine – Rue d’Oradour sur Glane
En voiture : Depuis les autoroutes A1, A4, A6, A10, A15 :Prendre direction Paris, accès par le périphérique Ouest, sortie Porte de VersaillesDepuis A3, A13, A14 :Prendre direction Paris, accès par le périphérique Sud, sortie Porte de VersaillesDepuis le périphérique : sortie Porte de Versailles
En avion : Le Parc des Expositions se trouve à 40 minutes de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle par le RER et le métro ou l'autoroute A1, et à 20 minutes de l'aéroport d'Orly par l'autoroute A6

26 janvier 2009

salon du livre de sciences humaines

Editions Amsterdam sera présente aux Rencontres du livre de sciences humaines du 30 janvier au 1er février, à l'espace des Blances-Manteaux, 48 rue vieille du temple, 75004 Paris. Au plaisir de vous y voir...

20 janvier 2009

En librairie depuis le 20 janvier : La Domination et les arts de la résistance, par James C. Scott

La Domination et les arts de la résistance
James C. Scott


22 euros
15 X 23.5 cm
272 pages


À trop s’intéresser au discours public des dominants et des dominés, au détriment de leur discours « caché », par définition difficilement saisissable, on approche les situations de domination de manière trompeuse, et l’on risque de ne pas même apercevoir la résistance effectivement opposée par les subalternes. Il y a là un véritable défi épistémologique pour tous les analystes du monde social et des situations de domination. Derrière le masque de la subordination et l’écran du consensus et de l’apparente harmonie sociale couve ce que James C. Scott nomme « infra-politique des subalternes » : la politique souterraine, cachée, des dominés. Dans toutes les situations de domination, même les plus extrêmes, ces derniers continuent, de façon dissimulée, à contester le discours et les pouvoirs dominants, et à imaginer un ordre social différent. Il faut donc, selon l’auteur, refuser les théories de la « fausse conscience » qui postulent que la domination idéologique des élites est si efficace que leurs valeurs et leurs représentations sont nécessairement adoptées et incorporées par les dominés, et s’efforcer de rassembler les fragments du discours subalterne pour en dégager la logique. Fondé sur l’analyse de sociétés dans lesquelles il n’existe pas d’espace public où contester légitimement l’ordre existant, ce livre offre des outils théoriques précieux pour tous ceux qui cherchent à éclairer les formes subjectives de la vie sociale et les expériences de domination, d’exploitation et de répression. Son intérêt pour ceux et celles qui s’efforcent de penser les termes d’une politique d’émancipation radicale, y compris dans les sociétés dites démocratiques, ne devrait également pas échapper à ses lecteurs.

James C. Scott est professeur de science politique et d’anthropologie à Yale University. Il est notamment l’auteur de The Moral Economy of the Peasant: Subsistance and Rebellion in Southeast Asia ; Weapons of the Weak: Everyday Forms of Peasant Resistance ; et de Seeing Like a State: How Certain Schemes to Improve the Human Condition Have Failed.

En librairie depuis le 20 janvier : Femmes publiques. Les féminismes à l’épreuve de la prostitution. Par Catherine Deschamps et Anne Souyris


Femmes publiques
Les féminismes à l’épreuve de la prostitution


Catherine Deschamps et Anne Souyris

19 euros
14 x 19 cm
192 pages


Nous ne nous prononçons pas dans ce livre pour ou contre « la » prostitution. Nous souhaitons comprendre ce qui nous apparaît incompréhensible : la désolidarisation, ces dernières années, en particulier en France, des féministes avec les personnes prostituées. C’est au fond une mise à l’épreuve des féminismes qui est ainsi proposée à l’aune de la prostitution. Mais il ne s’agit pas de faire un sort au féminisme, dont nous sommes partie prenante. Il s’agit plutôt, à partir d’un état des lieux des forces en présence, de la situation sur le terrain et des législations en vigueur, de penser la possibilité d’une nouvelle alliance entre les différents courants féministes et les prostitué-es – alliance qui n’évacuerait ni aspérités ni paradoxes, mais qui chercherait, dans une perspective pragmatique, à renforcer par la réduction des risques la capacité d’agir des personnes concernées afin qu’elles puissent œuvrer à leur propre émancipation. On trouvera ainsi dans ce livre un manifeste engagé en faveur de cette nouvelle alliance, mais aussi un essai informé qui permet de faire le point sur les réalités et les savoirs de la prostitution.

Catherine Deschamps est socio-anthropologue et travaille depuis une quinzaine d’années sur les risques VIH. Elle est l’auteure de
Le Miroir bisexuel. Socio-anthropologie de l’invisible (Balland, 2002) et de Le Sexe et l’argent des trottoirs (Hachette Littératures, 2006). Elle enseigne également la sociologie urbaine.

Anne Souyris est journaliste et femme politique. Sa mobilisation aux côtés des prostitué-es remonte à une enquête réalisée pour le Journal du Sida en 1992. Elle est actuellement membre de la direction des Verts et conseillère régionale d’Île-de-France sur les questions de démocratie.

26 novembre 2008

6e Salon de l'édition indépendante



Editions Amsterdam sera présent au 6e salon du livre de l'édition indépendante du 28 au 30 novembre 2008 de 11h à 20h à l'Espace des Blancs Manteaux, 48 r vieille du Temple, PARIS 4ème (M° Hôtel de ville). Vous trouverez plus de renseignements sur www.lautrelivre.net
Nous serons hébergé par l'espace librairie de l'Autre Livre.
L'entrée est gratuite, et nous nous ferons un plaisir de diuscuter un brin avec vous. Venez donc nombreux !

Studs Terkel nous a quitté



Studs Terkel s'est éteint à l'âge de 96 ans le 31 octobre 2008.
Editions Amsterdam se joint à sa famille et ses amis pour pleurer la disparition de cet infatigable conteur de la nature humaine.

10 novembre 2008

En librairie le 28 novembre. Slavoj Zizek : Organes sans corps

En engageant la pensée deleuzienne en territoire philosophique « ennemi », en la confrontant à celles de Lacan et de Hegel, Slavoj Žižek s’efforce de penser Deleuze – et de penser avec lui – hors des sentiers battus. S’appuyant comme à son habitude sur l’analyse d’objets culturels en apparence hétérogènes, de Hitchcock à Fightclub en passant par la théorie psychanalytique, Žižek détourne la pensée deleuzienne et expose une ligne de divergence qui traverse la pensée critique contemporaine : peut-on ne pas être spinoziste aujourd’hui ?

Ce faisant, il propose à ses lecteurs une manière inédite d’appréhender les termes du débat contemporain sur la mondialisation, la (dé-)démocratisation et la « guerre contre le terrorisme ». Il définit par là ce qui constituerait, selon lui, un acte véritablement politique en ces temps obscurs.

En librairie le 14 novembre 2008. Chantal Jaquet, Pascal Sévérac et Ariel Suhamy : La Multitude libre


Relégué pendant longtemps à l’arrière-plan, au profit de l’Éthique et du Traité théologico-politique, le Traité politique est aujourd’hui au coeur des études spinozistes. Son originalité tient en particulier à l’apparition de l’énigma-tique concept de "multitude libre", qui se substitue à la théorie du contrat et sert aujourd’hui de référence centrale à un certain nombre de penseurs contemporains, tel Antonio Negri ou Étienne Balibar. Ce nouveau concept permet de penser autrement le problème de la constitution de l’État, de sa production et de sa reproduction à travers la seule logique des affects. Le présent ouvrage fait le point sur les recherches actuelles autour du Traité politique, de la traduction de ses principaux concepts à ses usages possibles pour concevoir le pouvoir et l’émancipation politiques aujourd’hui.


Avec la participation de : Laurent Bove, Paolo Cristofolini, Nicolas Israël, Chantal Jaquet, Frédéric Lordon, André Martins, Alexandre Matheron, Pierre-François Moreau, Vittorio Morfino, Charles Ramond, Pascal Sévérac, Ariel Suhamy et François Zourabichvili.

C. L. R. James : Les Jacobins noirs


Cette remarquable étude sur la seule révolte d’esclaves qui ait réussi est devenu un classique. Elle reste un modèle de recherche historique, fine par son analyse politique des événements, mais aussi passionnante dans leur narration.
En 1791, dans la Caraïbe, l’île de Saint-Domingue, la plus prospère des colonies française et marché important pour le commerce des esclaves, est prise dans l’engrenage de la révolution ; la révolution revue et corrigée par le contexte tropical. Pendant douze ans, les esclaves révoltés vont se dresser contre les maîtres blancs, affronter successivement les armées françaises, espagnoles et anglaises et remporter une victoire décisive sur l’expédition envoyée par Bonaparte en 1803, victoire qui instaurera l’État noir d’Haïti. Toussaint Louverture – lui-même esclave jusqu’à l’âge de 45 ans–, fut le chef de cette gigantesque entreprise. Quel fut le processus qui engendra cette révolution ? Comment produisit-elle ce chef hors du commun et de quelle manière la porta-t-il à son tour jusqu’à sa conclusion triomphale ? Tels sont quelques-uns des thèmes principaux abordés dans ce grand livre.

Peter Linebaugh et Marcus Rediker : L'Hydre aux mille têtes


Si l’on s’intéresse à l’histoire de la mondialisation économique, et plus particulièrement à la manière dont elle s’est déployée dans l’espace atlantique, l’on s’aperçoit que deux figures mystérieuses reviennent avec régularité sous la plume des architectes de l’économie atlantique du xvie siècle au xviiie siècle, qu’ils soient princes, prélats, commerçants ou simples colons : Hercule et l’Hydre au mille têtes.

Hercule symbolise la pérennité de l’ordre social, l’unification des territoires et la force de ces nouveaux conquérants. L’Hydre de Lerne, quant à elle, est son antithèse symbolique, l’agent du désordre et de la sédition qui, pour chaque tête coupée, en fait repoussée dix. En un mot, "les criminels déportés, les péons, les radicaux religieux, les pirates, les travailleurs urbains, les soldats, les marins et les esclaves africains". L’histoire tel qu’on l’a connaît aujourd’hui a bien sûr été écrite du point de vue d’ "Hercule". Les historiens Marcus Rediker et Peter Linebaugh, à la manière d’Howard Zinn et de son Histoire populaire des États-Unis, mettent ici un terme à l’"invisibilité historique" de ce "prolétariat atlantique", cette "classe multi-ethnique qui fut essentiel à l’avènement du capitalisme et à l’ économie globale moderne". À travers 8 chapitres, ils retracent l’histoire des insurrections qui marquèrent les premiers temps du commerce intercontinentale, au delà des frontières nationales, de classes ou de races, et qui trouvèrent leur aboutissement dans les révolutions française, haïtienne et américaine. Ce livre acclamé par la critique lors de sa sortie aux états-Unis est l’un des ouvrages fondateurs de l’histoire atlantique.

Maurizio Lazzarrato : Le Gouvernement des inégalités




Les néolibéraux ont bel et bien une politique sociale. La société est, avec le néolibéralisme comme le keynésianisme, la cible d'une intervention permanente. Ce qui a changé, ce sont les objets et les finalités de cette intervention. Il s'agit d'établir un état d' "égale inégalité" et de "plein emploi précaire". De ce gouvernement par l'inégalité, qui traite chaque individu, chaque travailleur considéré isolément, comme une entreprise, se dégage des peurs différentielles qui touchent tous les segments de la société néolibérale et qui en constituent le fondement affectif.

Parce qu'elle refuse de se confronter aux effets de pouvoir de la protection sociale et ne prétend que défendre les acquis sociaux, la gauche est impuissante face à cette politique. Pour sortir de cette impasse, il lui faut maintenant apprendre à agencer les luttes pour les droits, les luttes sur le terrain de la représentation politique ainsi que les luttes économiques aux luttes pour se gouverner soi-même. Autrement dit, il est urgent d'articuler, au lieu de les opposer, la "critique sociale" et la "critique artiste".

Sociologue indépendant et philosophe, Maurizio Lazzarato vit et travaille à Paris où il poursuit des recherches sur le travail immatériel, l'éclatement du salariat, l'ontologie du travail et les mouvements "post-socialistes". Il a notamment écrit Puissances de l'invention. La psychologie économique de Gabriel Tarde contre l'économie politique (2002) et Intermittents et Précaires (avec Antonella Corsani, 2008).

Stuart Hall : Identités et Cultures (édition augmentée)



Á l’heure où se développent en France les premiers cursus d’études culturelles et où les politiques de l’identité et des représentations suscitent un intérêt croissant, la publication de ce recueil d’articles du sociologue britannique Stuart Hall constitue un détour nécessaire par les origines multiples et complexes de ce champ de réflexion. Intellectuel de renom international, Stuart nous livre ici une généalogie critique des études culturelles de leurs fondements théoriques marxistes et gramscien à leur redéfinition des notions de "culture" et "culture populaire" en passant par leur résistance aux disciplines classiques. Mettant en relief les préoccupations théoriques et politiques majeures des études culturelles, il interroge le concept d’ "identité" et ses déclinaisons (ethnicité, race, classe, genre, sexualité) développant une théorie plaçant la culture au coeur même du processus de formation de l’identité. Les sept articles présentés ici, inédits jusque là en français, constituent dans le monde anglo-saxon des textes classiques qui intéresseront les étudiants et chercheurs travaillant dans le domaine des sciences humaines tout autant que ceux et celles qui souhaitent éclaircir les rapports troubles entre les identités et leurs représentations, les cultures et les politiques qui les traversent.

Cette nouvelle édition augmentéé comportera un certain nombre de nouveaux articles inédits (comme Coding/Decoding), afin de rendre accessible en français, avec Le Populisme autoritaire, l’essentiel des écrits théoriques de Stuart Hall.

Jean Bérard et Gilles Chantraîne : 80 000 détenus en 2017 ?




En juillet 2004, le nombre de personnes incarcérées en France a dépassé 64 000, un chiffre inconnu depuis la Libération. Il s’est depuis stabilisé au-dessus de 60 000 détenus, alors qu’il était de 48 216 en 2001, et de 38 639 en 1980. Ce record a été l’apogée (provisoire ?) d’un mouvement d’inflation carcérale qui, à quelques exceptions près, a marqué avec constance les trois dernières décennies. Il s’agirait alors de montrer à la fois la fonction de parcage de la prison pour des franges croissantes de population durablement écartées du marché du travail, et, plus largement, son rôle disciplinaire vis-à-vis de populations précarisées contraintes sous la menace pénale d’accepter la nouvelle donne sociale. Les États-Unis, avec une "industrie carcérale" florissante et plus de 2 000 000 de détenus, figureraient le sombre avenir de notre système carcéral.
Pourtant, en France, si la population détenue demeure dans son écrasante majorité constituée d’hommes jeunes en situation de grande précarité sociale, les motifs et les durées d’incarcération ont connu de profondes transformations qui mettent à l’épreuve l’univocité des interprétations : stabilisation et fluctuations significatives du nombre d’entrées (à la baisse en 1980 et 2002), augmentation du nombre de personnes suivies en « milieu ouvert » (plus de 120 000 aujourd’hui), allongement de la durée moyenne d’incarcération (de 4 à 8 mois), pourcentage croissant des personnes condamnées pour des atteintes aux personnes (notamment pour des infractions sexuelles), vieillissement de la population carcérale, etc.
Qui va en prison et pour combien de temps ? Qui n’y va plus ou moins et quelles réponses pénales ou non sont apportées à leurs actes ?

24 octobre 2008

Rencontre à la librairie L’Arbre à Lettres – République (Paris)

Vendredi 24 octobre à 19h, venez rencontrer Jérôme Vidal, Charlotte Nordmann et Maurizio Lazzarato, respectivement auteurs de :

La Fabrique de l'impuissance 1
la gauche, les intellectuels et le liberalisme securitaire

La Fabrique de l'impuissance 2
l’ecole, entre domination et emancipation

Le Gouvernement des inégalités
critique de l’insécurite néoliberale



L’Arbre à Lettres
33 bd du Temple
75003, Paris
(métro République)
http://www.arbrealettres.com/

22 octobre 2008


Le Jeudi 23 octobre 2008 à 19H à l’École Supérieure d’Art et Design ,
dans le cadre des Rencontre de philosophie de Saint-Etienne,

venez donc assister à la discussion qui aura lieu autour des deux tomes de la Fabrique de l'impuissance (Editions Amsterdam), avec Jérôme Vidal, fondateur des Editions Amsterdam (auteur du Tome 1, La Gauche, les intellectuels et le libéralisme sécuritaire) et Charlotte Nordmann, philosophe (auteur du Tome 2, L'Ecole, entre domination et émancipation). La rencontre sera animée par Philippe Roux, enseignant à l’École Supérieure d’Art et Design
de Saint-Étienne et directeur de la revue De(s)génération.

02 octobre 2008

Jérôme Vidal : La Fabrique de l'impuissance 1

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Après La Fabrique de l'impuissance 2 (!) :

Jérôme Vidal
La Fabrique de l'impuissance
La gauche, les intellectuels et le libéralisme sécuritaire

Editions Amsterdam, coll. Démocritique
En librairie le 10 octobre 2008

D'un côté, le Parti socialiste au pouvoir s'est fait depuis 1983 l'artisan d'une "modernisation" néolibérale des institutions, alimentant une dérive sécuritaire toujours plus accusée. De l'autre, la "gauche critique" s'est souvent enfermée dans une stratégie de dénonciation du "complot" néolibéral et de défense du compromis social-démocrate hérité de l'après-guerre (1945-1968), défense sans grande efficacité et sans véritable prise sur "les temps nouveaux". Les uns comme les autres ont persisté à analyser les transformations en cours selon des schèmes d'analyse hérités de l'entre-deux-guerres et des Trente Glorieuses.

La Fabrique de l'impuissance 1 voudrait déterminer les voies possibles d'une sortie de cette double impasse : ralliements aux impératifs du capital ou défense du statu quo. Pour ce faire, il interroge les conditions de la décomposition du bloc politique et culturel que désignait naguère l'expression de "peuple de gauche", il propose une critique du thème de "la lepénisation des esprits", ainsi qu'une analyse des modes d'intervention des intellectuels français dans le débat politique.Ce livre voudrait de la sorte contribuer à la saisie par "la gauche de gauche" des possibilités actuelles de relance du mouvement vers "l'égaliberté" au-delà du compromis incarné par l'État social des Trente Glorieuses.

Pour en savoir plus sur
Charlotte Nordmann, La Fabrique de l'impuissance 2, L'école, entre domination et émancipation
(Editions Amsterdam, coll. Démocritique, Paris, 2007),
cliquez ici.
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17 juillet 2008

Une recension de Devenir Média (Laurence Allard et Olivier Blondeau)


http://www.le-commun.fr/index.php?page=devenir-media

Ahmed Boubeker et Abdellali Hajjat : Histoire politique des immigrations (post)coloniales. France, 1920-2008

Depuis une vingtaine d'années, l'histoire de l'immigration en France est passée du statut d'objet plus ou moins illégitime dans le champ des sciences sociales à celui d'objet relativement reconnu, comme en témoigne la création de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Mais l'histoire politique de l'immigration, l'histoire non pas tant des politiques migratoires que des immigrés en tant que sujets, reste encore a écrire.
Ce déficit d'histoire a des conséquences fâcheuses tant du point de vue scientifique que politique. Alors que l'histoire de l'immigration et de la colonisation est au cœur de controverses mémorielles parfois houleuses, les termes du débat se fondent souvent sur une vision partielle ou erronée des mouvements politiques de l'immigration postcoloniale. Des événements historiques, comme la Marche pour l'égalité et contre le racisme de 1983 ou des mobilisations comme les mouvements de jeunes musulmans de France, font l'objet soit de discours mystificateurs, soit de disqualifications symboliques.
Ce livre voudrait contribuer à combler ces lacunes en offrant une vision panoramique et dynamique de l'histoire des luttes de l'immigration postcoloniale depuis un siècle. Rassemblant les meilleurs spécialistes du monde universitaire sur la question et les analyses de nombreuses figures importantes du « mouvement autonome de l'immigration », il propose une représentation inédite d'une histoire méconnue et constitue le premier ouvrage de référence sur le sujet publié en France.

Contributeurs: Salah Amokrane, Boualama Azahoum, Saïd Bouamama, Philippe Dewitte, Éric Fassin, Michel Ganozzi, Youssef Girard, Nacira Guénif-souilamas, Mohamed harbi, Saïda Kada, « Kahina X », Tarik Kawtari, Claudie Lesselier, Thierry Levasseur, Yamin Makri, Alain Morice, Laure Pitti, Saadene Sadgui, Sadek Sellam, Xavier Vigna et Michelle Zancarini-Fournel.

Judith Butler : Le Pouvoir des mots

Discours de haine et politique du performatif

(Traduit de l'américain par Charlotte Nordmann)

Dans Le Pouvoir des mots, Judith Butler analyse les récents débats, souvent passionnés, sur la pornographie, la violence verbale dirigée contre les minorités et l’interdiction faite aux homosexuels membres de l’armée américaine de se déclarer tels. Il s’agit pour elle de montrer le danger qu’il y a à confier à l’État le soin de définir le champ du dicible et de l’indicible.
Dans un dialogue critique avec J. L. Austin, le fondateur de la théorie du discours performatif, mais aussi avec Sigmund Freud, Michel Foucault, Pierre Bourdieu, Jacques Derrida ou encore Catharine MacKinnon, elle s’efforce d’établir l’ambivalence du hate speech, de la violence verbale et des discours de haine homophobes, sexistes ou racistes : s’ils peuvent briser les personnes auxquelles ils sont adressés, ils peuvent aussi être retournés et ouvrir l’espace nécessaire d’une lutte politique et d’une subversion des identités.
Elle esquisse ainsi une défense pragmatique du principe de la liberté d’expression, qui ne s’en tient pas aux arguments employés classiquement par les doctrines libérales, mais est surtout préoccupée par le souci de maximiser la puissance d’agir des dominés et des subalternes.
Les lecteurs français trouveront dans ce livre des instruments inédits pour repenser à nouveaux frais les questions soulevées par les débats sur la pénalisation des discours de haine.

Judith Butler enseigne à l’université de Berkeley en Californie. Elle est notamment l’auteure de Trouble dans le genre ; La Vie psychique du pouvoir ; Antigone, la parenté entre vie et mort ; Vie précaire (Éditions Amsterdam) ; Humain, inhumain (Éditions Amsterdam) ; et Défaire le genre (Éditions Amsterdam). À paraître aux Éditions Amsterdam : Bodies That Matter.

Eve Kosofsky Sedgwick : Epistémologie du placard

(Traduit de l’américain par Maxime Cervulle)

Lorsqu’il fut publié pour la première fois aux États-Unis en 1990, Épistémologie du placard devint immédiatement un classique qui, aux côtés des travaux de Judith Butler et de Teresa de Lauretis, posa les termes de la « théorie queer ». À mi-chemin entre les études féministes et les gay and lesbian studies, Eve Kosofsky Sedgwick déconstruit la sexualité comme Butler le genre. Dans cet ouvrage de référence, elle affirme que l’ensemble de la culture occidentale moderne s’articule autour de l’opposition homo/hétérosexuelle et que celle-ci affecte les binarismes qui structurent l’épistémologie contemporaine, de savoir/ignorance à privé/public en passant par santé/maladie.

S’appuyant sur de nombreux textes datant de la fin du xixe et du début du xxe siècle (Wilde, Proust, Nietzsche, Melville et James), l’auteur traque l’émergence des nouveaux discours institutionnels médicaux, juridiques, littéraires et psychologiques, qui produiront en miroir les figures de « l’homosexuel » et de « l’hétérosexuel », au détriment des multiples différences au cœur des sexualités.

Eve Kosofsky Sedgwick est professeur émérite à New York University. Elle est notamment l’auteur de Between Men: English Literature and Male Homosocial Desire (1985), Tendencies (1993) et Touching Feeling: Affect, Pedagogy, Performativity (2003).