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04 avril 2008

Lire, penser, actualiser d'Yves Citton sur Sitartmag


A lire sur Sitartmag, un article d'Anne-Marie Mercier-Faivre à propos de Lire, interpréter actualiser, Pourquoi les études littéraires? d'Yves Citton:

http://www.sitartmag.com/ycitton.htm

Extrait :


Ce qui pourrait apparaître au premier abord comme un texte écrit en
réaction à l’actualité, vu le bandeau rouge qui l’accompagne (« 58 réponses à
Nicolas Sarkozy ») est bien plus que cela : c’est un ouvrage fondamental qui
interroge la culture des humanités et propose de revenir à ses fondamentaux
théoriques et pratiques tout en les interrogeant : lire, interpréter mais aussi
actualiser. C’est ce dernier terme qui est le plus novateur. [...] L’auteur
guide pas à pas son lecteur, lui rappelle ou lui donne les définitions des
notions essentielles, avance les objections et les nuances possibles, propose
des exemples. A travers une langue limpide et précise, il le conduit vers la
complexité. [...] A lire donc, absolument, pour le bonheur, pour la connaissance
(tous les étudiants des études littéraires devraient l’avoir comme livre de
chevet), pour la pensée, pour la vie.

01 avril 2008

Citton et Lordon (ed.) : Spinoza et les sciences sociales - De la puissance des multitudes à l'économie des affects


Que les sciences sociales du XXIe siècle puissent trouver à s'inspirer d'un penseur du XVIIe a sans doute de quoi surprendre. Il est vrai que, commençant avec la cause de soi, la substance et Dieu, la philosophie de Spinoza semble tout avoir pour décourager le non-philosophe... Elle n'en finit pas moins avec les passions individuelles et collectives, les institutions et l'imaginaire social, la constitution des corps politiques et leurs crises, les dynamiques de la rébellion - questions clés des sciences sociales. C'est pourquoi on ne devrait pas s'étonner de voir ici Spinoza dialoguer avec Foucault, Bourdieu, Mauss, Tarde ou Durkheim. Ni de voir les concepts spinozistes mis à l'oeuvre dans l'analyse des affects communs, de la médiasphère de l'opinion, de la reconnaissance, des collectifs de travail comme communautés d'action, ou de la monnaie comme institution. Le tournant des années 1980 a vu la découverte d'un Spinoza politique, penseur de la puissance de la multitude, révélant une figure largement méconnue par la tradition critique antérieure. Ce mouvement de réinvention trouve ici son prolongement logique, dans un ouvrage qui esquisse une autre figure inédite : la possibilité d'un devenir spinoziste des sciences sociales.

Yves Citton : Lire, interpréter, actualiser - Pourquoi les études littéraires?


Pourquoi étudier aujourd’hui des textes littéraires rédigés il y plusieurs siècles ? Pour quoi faire ? Ou, comme le demandait le candidat Sarkozy : pourquoi le contribuable devrait-il financer des études de Lettres ? Pourquoi faut-il dire qu’il n’y a pas d’interprétation fausse ? que ce sont les lecteurs qui font les textes ? qu’une œuvre n’est pas un objet, mais un événement ? que la fiction fraie réellement les voies d’un autre monde possible ? que la littérature propose la gymnastique mentale la plus marketable à l’âge du capitalisme cognitif ? que le jazzman doit servir de modèle au professeur des universités ? que l’interprétation littéraire est le meilleur moyen de récuser les fondements cachés du sarkozysme ?

C’est à de telles questions que s’efforce de répondre ce livre qui se présente à la fois comme une intervention politique, comme un appel à une rénovation des études littéraires (fondé sur la théorisation serrée de ce qu’une lecture actualisante des textes du passé peut apporter dans le monde d’aujourd’hui) et comme un essai d’ontologie herméneutique (plaçant l’interprétation au cœur de la puissance constituante des existences humaines). À la suite d’un parcours argumentatif vigoureux, sa conclusion est que loin d’être condamnées à rester une discipline poussiéreuse, les études littéraires peuvent devenir le lieu d’une indiscipline exaltante, en plein centre des débats les plus brûlants de notre actualité.


Yves Citton est professeur de littérature française du XVIIIe siècle à l’université de Grenoble 3. Il est membre du comité de rédaction des revues Multitudes et Dix-huitième siècle. Il a notamment publié L’Envers de la liberté. L’invention d’un imaginaire spinoziste dans la France des Lumières (Éditions Amsterdam, 2006), qui a remporté le Prix Rhône-Alpes du Livre 2007.